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Avons-nous toujours besoin du sexe ? À l'heure où nombre d'entre nous parlent couramment le langage du genre et du queer, le sexe apparaît désuet, obsolète, inutile. Dès lors, le terme n'apparaît quasiment plus que dans les discours pseudo-féministes de groupes réactionnaires qui s'attellent à renaturaliser le sexe pour mieux disqualifier celles et ceux qui entendent vivre selon le genre qui leur convient, et non selon celui qui leur a été assigné à la naissance. Il apparaît ainsi essentiel, dans une démarche résolument féministe, de ne pas abandonner le sexe à celles et ceux qui entendent en faire une arme dirigée contre l'égalité des droits et la reconnaissance de l'existence de toutes et tous. Plaidoyer pour remettre le sexe sur la table du genre.

Depuis le début des années 2010, la notion d'identité de genre a fait l'objet d'une appropriation multiforme dans le droit international et européen et dans le droit positif de certains États, formant les prémisses d'un droit de l'identité de genre encore peu analysé aujourd'hui. En prenant pour point de départ l'adoption par la France en 2016 de dispositions législatives intégrant pour la première fois cette notion dans le droit positif, notre analyse cherche à identifier les enjeux de l'émergence d'un nouvel espace de régulation juridique intriqué aux processus de catégorisation sociale contemporains. Cette genèse met en évidence la tension existant entre l'adoption progressive d'un référentiel d'identité de genre centré sur l'auto-identification et la contrainte d'identification objective inhérente à un dispositif judiciarisé.

Formulé par Kimberlé Crenshaw à la fin des années 1980 dans le sillage du Black feminism états-unien, le concept d'intersectionnalité a été multiplement réapproprié au gré de sa circulation internationale depuis lors, participant du renouvellement de l'analyse sociologique de la domination. Si cette notion reste toujours fortement critiquée, elle n'en demeure pas moins incontournable, permettant d'interroger à nouveaux frais les frontières entre le politique et le sociologique.

After a long phase of emergence, the analysis of masculinity made her way in studies on gender and was imposed in the social sciences has varying rates and according to more or less strong resistances according to national contexts. Pioneers authors as the American sociologist Michael Kimmel have problematizes the late 1990s the idea that masculinities were 'plural' and to analyze one or more 'attack (s) of masculinity', themes which circulates widely in the social sciences and have also been the subject of political reappropriation of all kinds. Similarly, the concept of 'hegemonic masculinity' by Raewyn Connell Forge has experienced significant success in academic arenas and criticism largely permitted to open new avenues of research attentive to the historicizing of masculinity. It is in the lineage of this work that fits the book directed by Anne-Marie Sohn, resulting from a conference on gender and masculinities. The requirement of a relational gender history form the thread of a book whose questions could not have emerge without '[...] the long run' accumulation phase 'experienced by history women and gender [and which] built the necessary epistemological bases was the advent of a story of men and masculinities '(p. 16). Adapted from the source document.